Penseur

dimanche, mars 25, 2007

Purification de l'eau

Ouf, je commence à y voir plus clair dans le travail - le blog, qui est vraiment passé à la trappe ces derniers temps, devrait être mis à jour plus régulièrement.


Le Monde m'aide bien, d'ailleurs, avec un article intéressant sur le problème du traitement de l'eau. Comment assurer l'accès à l'eau potable aux populations des pays du Tiers-Monde, en sachant que les toutes les solutions nécessitant un investissement important ou un certain niveau technologique sont irréalistes ?

J'avais déjà parlé de la catastrophe sanitaire qui touche les populations du Bangladesh, qui n'ont d'autres choix que de boire une eau empoisonnée à l'arsenic. Une solution serait d'adsorber l'arsenic sur des filtres tapissés d'oxyde de fer - je parlais de filtre basés sur des résidus de fumée, l'Unesco développe des sachets de sable, l'important est dans tous les cas d'offrir une importante surface de contact à l'oxyde de fer, à bas coût.

Le Monde parle aussi d'un projet testé en Ethiopie, la LifeStraw, un paille contenant des filtres mécaniques et chimiques. L'idée est séduisante, car elle semble répondre aux multiples contraintes : simple à utiliser et peu coûteuse, en particulier. Sa limitation me semble être l'impossibilité de l'utiliser pour, par exemple, dépolluer l'eau destinée à la cuisine.

Au-delà de la technologie, ce sont les décisions politiques qui vont déterminer les projets qui réussissent et ceux qui échouent. En effet, si le prix de ces dispositifs doivent être le plus faible possible, c'est plus pour que les organisations humanitaires occidentales puissent en acheter de grandes quantités, que pour permettre l'achat direct par les populations concernées. Il y aurait matière à critique sur le côté attentiste de certains pays africains (le Monde parle du Mali, mais il était sûrement possible de trouver un exemple moins pauvre). Il faut aussi et surtout souligner que bien que les sommes en jeu, pour le test, le développement et la diffusion de ces solutions soient ridicules du point de vue des pays occidentaux, elles restent hors de portée des organismes humanitaires, qui doivent chercher, avec plus ou moins de succès, des "sponsors" privés.

Et je ne peux pas finir sans évoquer les chiffres donnés par le Monde. La consommation quotidienne par personne moyenne d'eau à usage domestique s'élève en Afrique à 10 à 40 litres, à 50 à 100 litres en Asie, à 250-350 litres en Europe, et à 600 litres en Amérique du Nord. Je suis étonné et choqué de la différence entre Europe et Amérique du Nord. Elle n'est pas explicable en terme de niveau de vie, mais bien par des comportements de gaspillage. A titre d'exemple, la différence entre un bain et une douche, c'est 40 litres, et entre un bain "raisonnable" et un bain avec la baignoire remplie à ras bord, c'est encore 40 litres. Il y a là une piste sérieuse à creuser pour quiconque se demande quels sont les gestes simples et efficaces pour limiter son "empreinte écologique".

6 commentaires:

Tom Roud a dit…

Je suis étonné... que tu sois étonné par la différence entre Europe et Amérique du Nord ! L'utilisation systématique de vaisselle jetable doit par exemple, fortement y contribuer, non ? (moi, c'est le truc qui me choque le plus, encore aujourd'hui, je crois que je ne m'en remettrai jamais). Dans un style différent, il y a aussi les rizières... au milieu du désert ! ;)

Matthieu a dit…

explique moi, en quoi la vaisselle jetable est-elle plus consomatrice d'eau ? on ne la lave pas, par definition. Et si tu parles de sa fabrication, je dirais que tu as raison pour le bilan global, mais que les chiffres que j'ai donné parlent de consommation domestique. la facture est donc d'autant plus lourde...

Je m'imagine que ces différences s'expliquent par l'entretien de son jardin, nettoyer sa voiture, la proportion de bains par rapport aux douches, la facon de faire la vaiselle, l'entretien des canalisations - je ne sais pas quel est le facteur important, mais je suis choqué par la différence : du simple au double, PAR JOUR ET PAR HABITANT, en conso DOMESTIQUE

Tom Roud a dit…

Oui, je pensais effectivement au coût en eau pour la fabrication.

Pour la conso domestique, je ne sais pas exactement, mais je ne serais pas étonné que les conduites soient en très mauvais état, et qu'il y ait beaucoup de fuites. L'eau est réputée pour être de très mauvaise qualité ici. Typiquement, toutes les infrastructures publiques sont très dégradées et peu ou pas entretenues; je n'ai pas de chiffres pour l'eau à New York, mais par exemple les lignes téléphoniques sont dans un état lamentable et du coup on ne peut pas avoir l'ADSL par exemple (ironie du sort : c'est probablement dû au fait qu'il y a monopôle privé de Verizon). Je sais aussi qu'à Montréal (est-ce que le Canada inclus dans tes chiffres pour l'Amérique du Nord ?), 40 % de la consommation est perdue dans les fuites. Par ailleurs, l'une des techniques locales pour empêcher les canalisations de geler est de laisser couler l'eau en permanence...

Anonyme a dit…

"l'une des techniques locales pour empêcher les canalisations de geler est de laisser couler l'eau en permanence..."

Ouah, c'est terrifiant ce que tu racontes-là, Tom !

Matthieu a dit…

effectivement. en meme temps, Enro, tu ne voudrais pas d'antigel dans l'eau potable, pas vrai ? je ne sais pas comment ils font en europe

Tom Roud a dit…

Je vous assure que c'est véridique... Dixit les intéressés : " de toutes façons, 40% de l'eau est perdue dans les fuites, donc il n'y a aucune raison de se priver".

En ce qui concerne Europe, je ne sais pas trop, mais je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup de villes européennes ayant des hivers aussi rudes.