Penseur

vendredi, octobre 06, 2006

Prix Ig Nobel : Ils font rire, puis réfléchir


Subtil contrepoint à mon billet sur les prix Nobel, les prix IgNobel 2006 ont été décernés hier. Ce prix, sponsorisé par le journal Improbable Research, récompense des chercheurs, qui, tout sérieux qu’ils soient, se sont avancés vers les extrêmes de la science improbable. Pour nous faire rire, puis réfléchir. Oui, enfin, rire surtout :- )

Quelques lauréats :

  • Ornithologie : Ivan Schwab pour « Pourquoi les picverts n’ont pas de migraine ».

  • Paix (sic) : Howard Stapleton pour la découverte de la fameuse sonnerie-que-seules-les-jeunes-entendent.

  • Acoustique : Lynn Halpern, Randolph Blaken et James Hillenbrand, pour avoir expliqué pourquoi le bruit des ongles sur un tableau noir est insupportable. Il s’agirait d’un vieux réflexe animal face à un son d’alarme.

  • Mathématiques : Nic Svenson et Piers Barnes, pour avoir calculé combien il faut prendre de photos de groupe pour que, sur au moins l’une d’entre elle, personne n’ait les yeux fermés. La réponse serait, pour un groupe de N personnes, N/3 si la lumière est bonne, N/2 si la pénombre nécessite un flash.

  • Médecine (re-sic) : Francis Fesmire pour avoir trouvé une façon de guérir certains hoquets irrépressibles par massage rectal. La récompense a été partagée avec Majed Odeh, Harry Bassan, et Arie Oliven du centre médical Bnai Zion de Haifa en Israel, pour la réussite dans l’application clinique de cette technique. Fesmire a par ailleurs distribué des gants en latex et du lubrifiant à la fin de sa conférence scientifique.

  • On saluera la reconnaissance des Français Basile Audoly et Sebastien Neukirch de l’Université Pierre et Marie Curie de Paris. Ils ont obtenu le prix de Physique pour avoir expliqué pour les spaghettis crus ne se cassaient pas en deux, mais en plusieurs morceaux.

Et après ça on ose dire que la recherche française se porte mal.

Un petit dernier, excellent :

  • En Chimie, Antonio Mulet, José Javier Benedito, José Bon et Carmen Rossello ont été récompensés pour avoir étudié la variation de la vitesse du son dans le cheddar fondu, en fonction de la température…

… et en plus, ils me donnent l’idée de l’image à mettre.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je trouve le prix de physique très malvenu, et je l'ai un peu mauvaise pour les deux chercheurs français. Leur interrogation est très importante pour les conséquences en mécanique, et donc pour l'aéronautique, le BTP,.... Un igNobel, sur un CV, ça fait mal. C'est pas leur rendre service que de les punir pour un sujet qui a intéressé Feynman en son temps...

Matthieu a dit…

Prenez ces prix avec humour, comme le font les chercheurs. Le slogan est bien "qui nous font rire... ET réfléchir". Ce n'est pas un dénigrement de la qualité scientifique du travail !

Au debut des prix IgNobel, les chercheurs ne venaient pas les chercher, d'ou, d'ailleurs, la ligne "personne présente à la cérémonie" sur leur site. Vous pouvez vérifier : maintenant, toutes les équipes se présentent pour recevoir leur prix.

Matthieu a dit…

Ah, et j'ajouterais, pour réaffirmer qu'intéret scientifique et amusement sont deux choses indépendantes. D'un point de vue scientifique, celui qui m'interesse le plus est peut-etre le plus ridicule : la vitesse du son dans le cheddar fondu !

Anonyme a dit…

Au temps pour moi, tant mieux, j'étais resté sur une version plus moqueuse de ces "prix ignobles". On verra donc si nos 2 chercheurs parisiens iront chercher leur prix :-)

Anonyme a dit…

Il me semblait que la question de la rupture des spaghettis avait justement déjà été expliquée par Feynman ... ?
Je ne sais pas si vous avez déjà expérimenté, mais ca reste quand meme un phénomène probabiliste ; chez moi, certains spaghettis ne se cassent qu'en deux.

Anonyme a dit…

Je trouve ça génial : COMMENT nait l'embryon de l'idée pour résoudre ces problèmes !
ça c'est une question de science insolite !

Anonyme a dit…
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