Penseur

samedi, janvier 20, 2007

La jolie image du weekend

Les derniers billets, politiques par leur thème et austères par leur forme, ne m'ont pas donné l'occasion de les décorer des belles images que j'apprécie habituellement. Ce billet sera donc plus léger et plus coloré : je vous présente les coléoptères tropicaux.Commençons par une petite anecdote trouvée sur Wikipédia : l'ordre des coléoptères est celui qui compte le plus grand nombre d'espèces, ce qui fit dire au philosophe Haldane que ce que l'étude de la nature lui avait appris de Dieu, c'était "un grand amour des coléoptères".

Manifestement, les quelques espèces tropicales de la photo ne vont pas le faire mentir. Regardez en particulier le blanc éclatant (on dirait une pub de lessive) de ces bébêtes : il est unique dans le monde animal.

Généralement, les couleurs, dans la nature, sont dues à des pigments (des composés chimiques) qui peuvent absorber une partie des radiations lumineuses reçues. Par complémentarité, la lumière renvoyée est alors colorée.

Un autre système existe, en particulier chez les papillons : la structure très particulière, très ordonnée, des écailles de leurs ailes, créé des interférences destructives pour certaines longueurs d'onde. Là encore, la lumière qui n'est pas affectée (celle dont la longueur d'onde n'est pas égale à un nombre de fois demi-entier la période de ladite structure) est colorée.

La troisième méthode, utilisée par d'autres papillons, insectes et poissons, est la diffraction. Une certaine rugosité des écailles réfléchissantes fait que certaines teintes sont renvoyées dans toutes les directions, donnant un résultat coloré.

Chez ces coléoptères tropicaux blancs, la structure microscopique est fascinante (lien nécessitant une inscription, gratuite, sans spam) : des protéines sont dispersées aléatoirement à la surface de la carapace, avec deux caractéristiques uniques :

- Il n'y a pas de distance privilégiée, et la diffraction se fait ainsi sur tout le spectre visible, d'où la couleur blanche.
- Les protéines sont relativement dispersées, ce qui donne un des blancs les plus "brillants" du monde animal. Bien plus, par exemple, que certains papillons blancs "sales". Les protéines ne sont cependant pas trop dispersées : juste à la limite, avant que la diffraction n'en soit diminuée.

Au delà de l'aspect esthétique, et de l'émerveillement devant ce que la nature et l'évolution ont réussi à produire, il y a quelques applications intéressantes : le revêtement des lampes à halogènes, utilise les techniques d'interférence pour ne pas refléter l'infrarouge, et donc, ne pas chauffer.

2 commentaires:

Unknown a dit…

sans oublier la différence fondamentale d'un point de vue biologique entre couleurs structurales et couleurs pigmentaires : les secondes sont un indice de la qualité de l'individu puisque l'animal a pu investir une partie de ses ressources dans les pigments. Par exemple, les couleurs rouges/orangées sont souvent d'origine pigmentaires : le pigment est ici le carotène qui joue aussi un rôle crucial dans la défense immunitaire. Dans ce cas, cette couleur pigmentaire est ce que les biologistes de l'évolution appellent un "signal honnête", indice utilisé par les animaux pour leur choix de leu partenaire de reproduction.

Matthieu a dit…

et ca n'est pas le cas pour les couleurs "structurales" ?