Penseur

jeudi, décembre 14, 2006

Miscellaneous


Petite paresse intellectuelle, je ne savais pas comment faire des billets cohérents à partir de plusieurs petites choses, alors je met tout en tas. Thèmes : énergies renouvelables, réchauffement climatique, et division par cent.







Deux revues scientifiques, cette semaine, parlent des énergies renouvelables. C’est le dossier central de Nature, le journal scientifique qui donne le « la » de la recherche mondiale. C’est le n°1, sur trois pages, du dossier « les 100 histoires de la science en 2006 » de Discover, une revue de vulgarisation dans le style de Sciences et Avenir. Dans les deux cas, une bonne place est accordée à l’éthanol. Ces bioénergies sont prometteuses pour la lutte contre le réchauffement climatique : on utilise indirectement l’énergie du soleil au lieu de vider les puits de carbone que sont les hydrocarbures. Par contre, il ne faut pas se faire d’illusions en termes environnementaux : n’oublions pas les besoins en eau, en traitements chimiques, les éventuelles menaces sur la biodiversité…

Dans le même numéro de Discover, seize signes du changement climatique. Entre autres exemples, la glace du Groenland fond trois fois plus vite qu’il y a vingt ans. La fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique a déversé vingt milliards de tonnes d’eau dans la mer cette année. Enorme ? Rapide calcul d’ordre de grandeur : le rayon de la Terre fait 8000 km et des bricoles, donc sa surface, 4πR2 est grosso modo 750 millions de kilomètres carrés. La Terre est recouverte de mers sur environ 2/3 de sa surface, soit 500 millions de kilomètres carrés. Les vingt milliards de tonnes d’eau représentent vingt kilomètres cubes, soit une augmentation du niveau de la mer de quatre micromètres. Pas de quoi s’alarmer, pourrait-on dire. Sauf que les phénomènes climatiques ont beaucoup d’inertie, et il reste encore beaucoup de glace à faire fondre (précisions ici). De plus, quels que soient nos efforts pour réduire maintenant nos réductions de gaz à effet de serre, nous ne sommes qu’au début du réchauffement.

Le réchauffement climatique présente un (deux, en fait) gros risque d’être auto-accéléré. En effet, le réchauffement libère le méthane piégé dans le permafrost sibérien, et le méthane est un gaz à effet de serre bien plus puissant que le dioxyde de carbone. D’un autre côté, des tourbières vont peut-être se développer en Sibérie avec le réchauffement, et peut-être piéger une partie de ces gaz. De toute façon, le risque d’une explosion existe. Je n’aime pas citer des sites trop partisans habituellement, mais celui-ci est le plus complet que j’ai trouvé sur la question. Deuxième point, du méthane est piégé dans des « hydrates » (une sorte de glace) au fond de la mer. La stabilité thermique de ces hydrates est très faible, et ils pourraient relâcher leur méthane en cas de réchauffement. Bombe écologique ou pas ? Tout dépend de la quantité de méthane piégé, et l’incertitude est très grande. Cela va de « pas grand-chose » à « plus de carbone que toutes les autres sources cumulées, incluant la biosphère et les réserves de pétrole et de charbon ».

Vu chez Sebastiao : les gens de chez Verizon (une des plus grandes compagnies de téléphone mobile US) ne savent pas compter…



4 commentaires:

Anonyme a dit…

L'histoire du climat de la Terre montre qu'en général les cycles se décomposent en réchauffement brutal et refroidissement lent,à cause des rétroactions positives dont tu parles, plus d'autres encore plus simples :
-la mer se rechauffe donc libère le CO2 dissous dans l'eau, de la même manière qu'une bouteille de soda (ou de champagne, c'est selon) mousse quand elle n'est pas assez fraîche. Plus de CO2, plus d'effet de serre, eau plus chaude...
-les glaces reculent, l'albedo de la surface, echangé pour celui du sol nu, ou pire, de l'eau, diminue. La Terre absorbe donc plus de chaleur, donc la glace fond, etc.
-l'air se réchauffe, on achète des climatiseurs qui aujourd'hui ne font qu'augmenter la facture de carbone, etc.

Quant au permafrost sibérien, c'est une vraie bombe à retardement dont le détonateur est bactérien (je ne crois pas que du méthane y soit piégé dans le sol, plutôt que les bactéries méthanogènes vont en consommer la matière organique et émettere du méthane, mais je peux me tromper).

Quant aux ordres de grandeur, c'est difficile à quantifier en termes de méthane émis (tout dépend des conditions d'oxygénation entre autres), mais par exemple les sols français contiennent 3 Gt de carbone sous forme de matière organique, soit à peu près la masse émise sous forme de CO2 chaque année. Assez terrifiant.

S'il y a un enfer, il est sûrement autocatalytique.

Matthieu a dit…


S'il y a un enfer, il est sûrement autocatalytique.


ca c'est de la petite phrase de choc

MC a dit…

Salut, petite question technique sans rapport avec ton post, désolé !
Comment fais-tu, sur blogger, pour mettre la colonne à gauche ? Sur mes blogs elle est à droite et je ne parviens pas à modifier cet état de fait...
Thanx !
Bonne continuation

Matthieu a dit…

@MC : il faut tripatouiller dans le modèle. Au tout début, dans "content", tu as une premiere partie @media all, dans lequel tu trouveras un #sidebar, avec deux champs, wigth et float. Il suffit de regler float sur left, au lieu de right. Apres, tu devras jouer avec les largeurs des différentes colonnes pour que le rendu soit relativement propre.

@Benjamin : l'idée telle que je l'ai compris est qu'un faible réchauffement permet l'activité des bactéries, qui produisent du méthane en fonctionnement anaérobie. Ce méthane est piégé dans des "lacs gelés", des lacs recouverts de gel ou de terre gelée. Et ces lacs sont en train d'etre libérés...

@Eric : lire le rapport Stern c'est mauvais pour le sommeil, j'ai arreté depuis longtemps. :-) (+ serieusement, merci de cette indication)