Avec un système aussi simple, au moins, on sait à quoi s’attendre. Si on « est de gauche », alors on adhère aux idées socialistes. Si on « est de droite », alors, on est d’accord avec Nicolas Sarkozy. Si on « est » d’un autre parti, ça n’est pas beaucoup plus compliqué : au premier tour, on vote pour le candidat de son parti, et au deuxième, on vote pour le socialiste ou l’UMP restant, en fonction du positionnement relatif de son parti. C’est simple, il n’y a même pas à s’intéresser aux programmes, il suffit de se concentrer sur les duels de personnes, de recueillir les petites phrases et de goûter les piques assassines.
Et pourtant…
N’y a-t-il vraiment qu’un seul axe, Droite-Gauche, permettant de ranger les partis les uns par rapport aux autres ? Bien sûr, c’est plus facile pour ranger les députés dans l’hémicycle. Mais même dans une Assemblée, il y a deux dimensions : n’avons-nous pas perdu le sens de la profondeur de
Le point de départ de cette réflexion vient d’un certain nombre de commentaires sur Ségolène Royal. Plusieurs fois, j’ai lu que par rapport à elle, l’auteur se situait « plus à droite économiquement, plus à gauche socialement ». Je crois qu’il s’agissait de commentateurs chez Hugues et Versac, mais je n’arrive pas à les retrouver. N’est-ce pas là une preuve que l’axe Droite-Gauche, tel quel, n’a aucun sens, et qu’il y a au moins deux dimensions, l’économie et le social ? Untel pourrait être « à droite socialement, et à gauche économiquement », ou l’inverse. Le nombre de positionnements politiques possibles serait élevé au carré !
En réalité, il y a même un nombre infini d’axes. Mais la plupart d’entre eux ne sont pas porteurs de sens, ne sont pas discriminant. Par exemple, l’environnement : les groupes politiques se répartissent en deux familles : ceux qui en font la priorité absolue, quitte à négliger le reste, et ceux qui en font la priorité absolue dans les discours, mais qui l’oublient quand il s’agit de passer à l’acte. Autre axe peu déterminant, la politique internationale. Il y a sur le sujet une sorte d’union sacrée, ou plus raisonnablement de consensus, sur la place de
Alors, quels sont les axes utiles ? J’en ai retenu quelques-uns.
- L’économie. Sur cet axe, on trouverait à droite les tendances libérales, et à gauche, les tendances dirigistes. « Tendances », car le système est déjà assez caricatural comme cela pour ne pas en rajouter. Par exemple, le Grand Satan Ultralibéral que sont les Etats-Unis a tout même une composante interventionniste et redistributive marquée : les subventions agricoles ou le financement de la recherche via
- Le social. J’entends premièrement par social la tendance à redistribuer une partie de la richesse produite par l’économie aux groupes sociaux défavorisés. A gauche de cet axe, il y aurait les mesures comme le RMI ou
- La morale. Les exemples typiques de sujets dans ce domaine sont le mariage gay, le droit de vote des étrangers, ou encore la discrimination positive. Sur cet axe s’opposeraient les progressistes à gauche aux conservateurs à droite. Cependant, cet axe pose des problèmes épineux, car les lignes de partage passent au cœur des familles politiques, et varient avec les sujets. Je précise aussi que je dis conservateur et non réactionnaire à dessein, car réactionnaire est péjoratif, que toutes les évolutions ne sont pas souhaitables, et qu’au minimum il faut admettre que les arguments dans ces débats sont souvent légitimes dans chaque camp.
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