Technology Review nous apprennait il y a quelques temps que deux etudes montrent la dangerosite des nanotubes de carbones, susceptibles de provoquer des cancers de facon assez similaire a l'amiante, dont ils partagent le grand rapport d'aspect (les nanotubes de carbone sont extremement fin pour leur longueur, ce d'ailleurs ce qui est utilise dans la plupart des applications).
Evidement, cela va dans la direction de ceux qui s'opposent de facon systematique et obscurantiste a la recherche sur les nanotechnologies et a leurs applications.
Pourtant d'un point de vue pratique, il vaut mieux reflechir sereinement a ce que ces etudes impliquent. Les nanotubes ne sont presque jamais "a l'air libre", comme l'etaient les fibres d'amiante dans le cas des matelas d'isolation thermique. Dans les materiaux composites, ils sont enchasses dans une matrice plastique ou metallique dont ils renforcent les proprietes mecaniques. Dans les accumulateurs, dont ils renforcent la capacite, ou dans les ecrans plats de nouvelle generation, ou ils offrent une meilleure resolution pour une consommation plus faible, ils ne sont pas en contact avec l'exterieur. De meme pour les circuits electroniques a base de nanotubes, qui promettent de poursuivre la course a la puissance de la loi de Moore, meme s'ils n'ont pas encore atteint le stade du prototype.
Concretement, les dangers possibles ne sont pas pour les consomateurs, mais se posent plutot a l'etape de la fabrication, et a celles du recyclage ou de la mise au rebut, pour les ouvriers. Il faut donc que les industriels prennent ces etudes en consideration pour ne pas les mettre en danger, et si besoin que les pouvoirs publics creent des regles sanitaires adaptees. Cela aurait le merite d'etre plus efficace que tous les moratoires ou principe de precaution du monde.
Evidement, cela va dans la direction de ceux qui s'opposent de facon systematique et obscurantiste a la recherche sur les nanotechnologies et a leurs applications.
Pourtant d'un point de vue pratique, il vaut mieux reflechir sereinement a ce que ces etudes impliquent. Les nanotubes ne sont presque jamais "a l'air libre", comme l'etaient les fibres d'amiante dans le cas des matelas d'isolation thermique. Dans les materiaux composites, ils sont enchasses dans une matrice plastique ou metallique dont ils renforcent les proprietes mecaniques. Dans les accumulateurs, dont ils renforcent la capacite, ou dans les ecrans plats de nouvelle generation, ou ils offrent une meilleure resolution pour une consommation plus faible, ils ne sont pas en contact avec l'exterieur. De meme pour les circuits electroniques a base de nanotubes, qui promettent de poursuivre la course a la puissance de la loi de Moore, meme s'ils n'ont pas encore atteint le stade du prototype.
Concretement, les dangers possibles ne sont pas pour les consomateurs, mais se posent plutot a l'etape de la fabrication, et a celles du recyclage ou de la mise au rebut, pour les ouvriers. Il faut donc que les industriels prennent ces etudes en consideration pour ne pas les mettre en danger, et si besoin que les pouvoirs publics creent des regles sanitaires adaptees. Cela aurait le merite d'etre plus efficace que tous les moratoires ou principe de precaution du monde.
5 commentaires:
Tiens, on a comme l'impression de revivre l'amiante mais à l'envers : alors que dans le cas de l'amiante la maladie professionnelle est devenue en l'espace de 10 ou 15 ans une affaire de santé publique, tu décris ici comment on a cru voir dans les nanotubes de carbone un problème de santé publique pour le réduire maintenant à une question de santé du travail. L'avenir nous dira comment tout ceci va évoluer car les experts sont loin de faire la pluie et le beau temps dans ce domaine (le domaine de comment se construit un problème public, j'entends)...
Hmmm, je ne sais pas si je suis tellement d'accord. Notamment quand tu dis que l'amiante était à l'air libre : étant utilisée comme matériel isolant, n'était-elle pas censée être prise en sandwich entre deux couches ?
De plus, je croyais que les problèmes de poussière d'amiante apparaissaient quand les matériaux commencent à se dégrader justement et que l'amiante se retrouve par accident à l'air libre. CEla dit, au niveau quantitatif, les concentrations respectives d'amiante ou de nanotubes de carbones n'ont probablement rien à voir ...
Enro : oui, j'aimerais vraiment que ce genre d'etudes (que toutes les parties appelaient de leurs voeux) aident a prendre conscience du probleme et a y apporter des solutions raisonnables. Voeux pieux sans doute.
Tom : comme tu le dis quand les materiaux type contreplaque partaient en miette apres quelques decennies la couche d'amiante etait a l'air libre. Rien de tel avec les nanotubes, sauf encore une fois dans les etapes production/recyclage.
J'ajouterais de plus quelquechose que j'ai oublie dans mon billet. A cause du changement d'echelle, les forces a courte distance (Van Der Waals) sont tres presentes chez les nanotubes. Cela fait une enorme difference en terme de volatilite avec l'amiante, et donc de toxicite "en conditions reelles".
Bonjour Matthieu, je suis tombé sur ton blog au fil de mes peregrinations sur la toile.
Envie de réagir, tu vas sans-doute me taxer d'opposant systématique... Je peux t'assurer que ce n'est pas le cas. Mais l'esprit critique oui, ça je sais faire... Tu sembles dire que le danger des nanotubes de carbone ne concerneraient que l'étape de fabrication. Là je vais rejoindre Tom... Il est aujourd'hui impossible de prévoir toutes les applications possibles des nanotubes, et il me semble qu'ont été envisagées des applications biologiques, donc à l'intérieur du corps humain (ou autre), des nano-médicaments etc... Et d'autre part, tu sembles accorder une confiance quasi religieuse aux preneurs de décisions (industrie et pouvoirs publics). Wow... là tu me sidères. Et toujours selon toi, ces décideurs seraient plus 'efficaces' que la sagesse populaire... là ça fait beaucoup d'assomptions quand-même non ? Si tout le monde il est gentil et fait bien son boulot, le monde il sera plus mieux.
Il me semble au contraire raisonnable et sage de poser des moratoires lorsque l'on est pas tout à fait certain des conséquences possibles, notamment à long terme, de l'application d'une technologie donnée. Pour l'instant je préférerai que la recherche pure sur les nanotechnologie continue sereinement et indépendamment afin de garantir une fiabilité optimale. Mais encore une fois, dans notre société de consommation, la recherche est orientée politiquement et/ou économiquement, ce qui est incompatible avec le concept même de recherche pure. Rien ne presse en la matière et il existe des priorités autrement plus importante alors pourquoi vouloir à tout prix foncer tête dans le guidon ?
C'est vraiment dur d'évaluer la toxicité des nanotubes en conditions "réelles" notamment par inhalation car ces satanés molécules aiment bien s'agréger ou s'accrocher aux parois. Pour l'instant AUCUNE expérience d'inhalation n'a donc été faite... C'est seulement de l'ingestion directe par la bouche ou en injection par seringue dans les poumons et autres trachées chez les animaux (le cas des deux études citées).
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