Penseur

mercredi, mai 09, 2007

Bases scientifiques et financement à long terme

Un article intéressant sur le site web du MIT, à propos d'une conférence de Georges Whitesides (pour ceux qui se demanderaient, je n'y étais pas). Whitesides est un chercheur éminemment reconnu dans un grand nombre de disciplines. Je le connaissais comme un des pères fondateurs (si je puis dire) de la microfluidique, et il est aussi très important en biophysique.

Le sujet de l'article est la recherche autour de problèmes en science des matériaux comme le design de catalyseurs, le transport des électrons, la photosynthèse, les systèmes complexes, ou encore la chimie du dioxyde de carbone. Whitesides dit que l'approche top-down du monde de l'industrie, qui concentre énormément d'argent sur un problème particulier, n'est pas la bonne. A première vue, cela peut sembler être une approche pragmatique et efficace, concentrant les moyens pour résoudre une question. Mais d'après lui, It's like proposing the World Wide Web 50 years ago, before the invention of the transistor : il nous faut d'abord faire progresser les bases de la science pour que des solutions émergent. Il ajoute que tous ces sujets sont reliés à des questions du niveau de première année d'université, toujours mal comprises.

Ce qu'il faudrait, c'est un financement à très long terme (quelques décennies paraissent une éternité à l'échelle du temps industriel), stable, qui n'aurait pas besoin d'être aussi important. Whitesides said that unraveling photosynthesis could take another 50 to 100 years with a relatively small but steady annual influx of funding. Et pan sur le bec de certains enthousiastes. Il parle aussi du problème du coût énergétique des capteurs solaires, dont nous parlions avec Tom Roud en commentaire d'un précédent billet, d'une façon à la fois déprimante et ouvrant des perspectives. An example of a complex system is the calculation of how much energy goes into the manufacture of solar cells and how much you get back. Do you come out ahead or behind? The systems analysis required to answer this question is so complicated, Whitesides predicted it will require new mathematics and new science to solve.

Je vous vois venir, apôtres du CNRS. The problem is that government and industry prefer to opt for short-term solutions, voilà quelque chose que Sauvons la Recherche aurait pu écrire, n'est-ce pas ? Je ne voudrais pas jouer les rabats-joie, mais je ne parierais pas sur la France, où l'idée de développer des applications industrielles est presque un péché scientifique, pour développer ce genre de nouvelles technologies.

Il faudrait, en fait, quelque chose d'intermédiaire...

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