Penseur

mardi, novembre 07, 2006

Un nouveau danger : le DHMO


Pour ceux qui commencent à me connaître, vous savez que je me fais plus volontiers l’avocat de la recherche et de la science, que des dangers potentiels qu’elles peuvent apporter.

Pourtant, aujourd’hui, je voudrais parler du danger d’un produit auquel nous avons tous été confronté, d’une substance chimique potentiellement toxique à laquelle, souvent sans le savoir, nous avons été exposés, et ce, dans le silence coupable des politiques et des médias. Le traitement médiatique des sujets scientifiques est donc toujours aussi mauvais : ils se focalisent sur quelques problèmes, passant sous silence d’autres sujets peut-être plus importants.

Le produit en question est le monoxide de dihydrogène, DHMO en VO. Le site dhmo.org, tenu à jour par le Dihydrogen Monoxide Research Department, que je vous recommande, présente des études de toxicité du DHMO, ainsi que des conseils élémentaires de prudence que je vous encourage à diffuser.

Je reprends ici quelques-unes des lignes de dhmo.org, pour donner quelques exemples frappants.

- Des niveaux élevés de DHMO ont été mesurés dans la quasi-totalité des étangs ou rivières polluées d’Amérique du Nord – et il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas de même en Europe.

- Le DHMO est un « agent activant » dans la plupart des acides les plus toxiques, comme l’acide fluorhydrique ou l’acide chlorhydrique. Il s’agit d’un composant majeur des pluies acides.

- Des recherches sont en cours sur l’impact sur la santé du DHMO, que vous pouvez voir sur cette page. Il n’en reste pas moins que du DHMO en quantité décelable a été trouvé dans de nombreuses tumeurs, accréditant la thèse d’un rôle important dans la formation de cancers.

- Le DHMO est un élément essentiel d’un grand nombre de produits dopants. Bien que son effet soit moindre que celui d’autres composants de ces produits, les diverses hormones en particulier, il semble qu’une part très importante des sportifs convaincus de dopage aient consommé, à un moment ou un autre de leur carrière, du DHMO. Si cette information n’a pas fait les gros titres des journaux, c’est, d’une part, pour son effet moindre, mais aussi à cause de certaines influences dont nous parlerons plus loin.

- Les cristaux de DHMO peuvent provoquer de graves brûlures en cas de contact prolongé avec la peau. Le DHMO à l’état de vapeur, lui aussi, peut provoquer des brûlures ou d’autres types de lésions.

Pourquoi aucun média ne parle du DHMO ? Tout d’abord, il faut dire que les études sur le sujet sont assez controversées. Je ne vous étonnerais donc pas en soulignant l’importance qu’a la conduite de recherches plus approfondies. Il faut cependant souligner aussi l’importance des lobbys dans cette question : le DHMO est utilisé en quantités assez importantes par les industries du pétrole et du médicament pour ses propriétés intéressantes de solvatant, ainsi que pour sa capacité, dont nous avons parlé plus haut, à « activer » les acides.

L’interdiction, ou au moins un meilleur contrôle du DHMO, fait son chemin dans les esprits. Cette page présente une série d’études montrant que les mentalités sont en train d’évoluer à propos d’une interdiction du DHMO. Par exemple, une étude de 1998 réalisée en Israël montrait que seulement 41% des sondés étaient favorables à une interdiction du DHMO, ou seulement 45% des professeurs de chimie sondés en Ecosse en 1999. Des études plus récentes sur des groupes d’étudiants (en 2005 en Arizona) ou sur de larges groupes de citoyens montrent qu’à présent, presque 90% de la population serait en faveur d’une interdiction totale ou partielle (c’est-à-dire une utilisation strictement contrôlée, ce à quoi s’opposent beaucoup d’industriels).

En France, nous sommes comme d’habitude à la traîne. Qu’attendons-nous pour lancer des études épidémiologiques ? Et vous, qu’en pensez-vous ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon, où sont les émoticons ici?

J'avais lu cette argumentation en anglais il y a quelques mois, je vois avec plaisir qu'elle a fait son chemin depuis.

Et moi, ce que j'en pense, me demandez-vous? Le plus grand bien. Je vais me servir un autre whisky. Sans eau, bien entendu.

Anonyme a dit…

Il me semble me souvenir d'un cas d'absorbtion massive de DHMO qui avait conduit au décès
Et des histoires circulent d'utilisation de DHMO par plongée comme instrument de torture

Matthieu a dit…

@darwin's beagle : bah il est toujours possible d'utiliser :-) ou :-D ! il parait que le DHMO serait présent en quantité relativement élevées (à peine moins que 10^6 ppm, c'est dire) dans l'eau du robinet. Ca dépend peut-etre des villes, et je ne sais pas pour l'eau de source. Mais, dans le doute, et comme il est connu que le DHMO dégrade les aromes du whisky, il vaut mieux ne pas prendre de risques

@Verel : oui, l'absorption massive de DHMO est nuisible à la santé (cela fait rouiller). certains produits sont connus pour avoir une proportion moindre de DHMO : la bière, le vin, entres autres, peut-etre à cause de propriétés sanitaires de l'éthanol. Dans le doute, il vaut donc mieux privilégier ces boissons.

Anonyme a dit…

Une étude récente aurait même démontré que le DHMO serait une des causes majeures des marées noires en provoquant le naufrage des tankers...
Mais qu'attendent les pouvoirs publics pour (ré)agir !

Anonyme a dit…

Mais c'est quoi cette connerie???
Le dihydrogen de monoxyde = H2O = EAU

"Des niveaux élevés de DHMO ont été mesurés dans la quasi-totalité des étangs ou rivières "

Nonnn, tu crois???
T'es sûr qu'il y a de l'eau dans les rivières??

Matthieu a dit…

effectivement des niveaux eleves de DHMO sont releves dans la majorite des cas de pollution de rivieres, par exemple