Via Tom Roud, je découvre ce passionant article de Nature qui offre un complément intéressant à notre petite discusion sur Dawkins et les réplicateurs.
Il y est défini ce qui pourrait représenter les fonctions de base à remplir pour une entité que l'on qualifierait de vivante : la capacité à se répliquer quand elle est alimentée en éléments de base et en énergie, et la capacité à évoluer de façon darwinienne.
Je ne suis pas d'accord avec ce deuxième élément, car pour moi, suivant l'interprétation de Dawkins, un être vivant est surtout une machine à multiplier ses gènes. Certainement pas d'évoluer, car cela nécessité de se reproduire de façon erronée ! C'est donc complètement contradictoire. Ma définition serait donc : un être vivant, c'est une entité qui a la capacité à se répliquer quand elle est alimentée en éléments de base et en énergie. Sous-entendu : en faisant tout ce qui est possible pour lutter contre les erreurs de réplication et donc l'évolution.
La suite est intéressante, tout de même. Les chercheurs tentent de définir la plus petite entité de base que l'on pourrait qualifier de vivante, dans une sorte de retro-engineering des premiers instants de la vie. Vous vous souvenez peut-être que j'avais parlé d'un continuum d'entités vivantes entre le premier réplicateur et les premières cellules, et que je m'étais interrogé sur la façon dont les premières fonctions de catalyse et de synthèse de protéines et enzymes avaient pu apparaître ? Des idées de réponse ont été apportées en commentaires de mon billet et surtout de celui de Tom Roud, et l'article de Nature complète tout cela.
Certaines séquences d'ARN présentent la capacité de catalyser la réplication de l'ARN, en se repliant, en plus de porter l'information génétique (et l'on peut imaginer qu'une petite modification leur permettraient de catalyser la synthèse d'enzymes, mais là n'est pas le propos). Elles ne peuvent pas être sélectionnées par l'évolution naturelle ex nihilo, cependant, car elles passeraient plus de temps à catalyser la réplication de leurs concurrents que de leurs copies si elles étaient dans une "soupe" quelconque. Les copies (au moins deux) de ces catalyseurs doivent donc être liées à des séquences qui permettent la synthèse d'une membrane, par exemple une membrane lipidique : les seconds permettent l'isolation et la concentration des premiers. Les catalyseurs de la réplication sont alors suffisament proches pour agir mutuellement l'un sur l'autre, augmentant le nombre de copies, et, au passage, permettant la multiplication de la séquence synthétisant la membrane. La sélection naturelle n'a pas pu tarder à favoriser une combinaison explosive !
L'article de Nature répond ainsi en même temps à mes deux interrogations : les réplicateurs initiaux peuvent avoir des fonctions catalytiques via leur arrangement spatial, et la vie peut être datée du moment où un catalyseur de réplication et un catalyseur de membrane se sont retrouvés embarqués dans la même galère. La première symbiose de l'Histoire !
PS : j'ai actualisé, et réorganisé, ma liste de blogs. Des blogs scientifiques et de bande dessinée font leur entrée, ce qui n'est que justice, vu le temps que je passe à les lire !
PS2 : je ne savais pas quoi mettre comme image, alors j'ai pris comme un sale la première réponse de google pour la requète "symbiose vie". C'est une oeuvre de Josiane, à qui j'ai écris pour lui demander l'autorisation. J'espère que ca ne la dérangera pas, mais dans le cas contraire, profitez-en bien avant que je l'enlève !
Il y est défini ce qui pourrait représenter les fonctions de base à remplir pour une entité que l'on qualifierait de vivante : la capacité à se répliquer quand elle est alimentée en éléments de base et en énergie, et la capacité à évoluer de façon darwinienne.
Je ne suis pas d'accord avec ce deuxième élément, car pour moi, suivant l'interprétation de Dawkins, un être vivant est surtout une machine à multiplier ses gènes. Certainement pas d'évoluer, car cela nécessité de se reproduire de façon erronée ! C'est donc complètement contradictoire. Ma définition serait donc : un être vivant, c'est une entité qui a la capacité à se répliquer quand elle est alimentée en éléments de base et en énergie. Sous-entendu : en faisant tout ce qui est possible pour lutter contre les erreurs de réplication et donc l'évolution.
La suite est intéressante, tout de même. Les chercheurs tentent de définir la plus petite entité de base que l'on pourrait qualifier de vivante, dans une sorte de retro-engineering des premiers instants de la vie. Vous vous souvenez peut-être que j'avais parlé d'un continuum d'entités vivantes entre le premier réplicateur et les premières cellules, et que je m'étais interrogé sur la façon dont les premières fonctions de catalyse et de synthèse de protéines et enzymes avaient pu apparaître ? Des idées de réponse ont été apportées en commentaires de mon billet et surtout de celui de Tom Roud, et l'article de Nature complète tout cela.
Certaines séquences d'ARN présentent la capacité de catalyser la réplication de l'ARN, en se repliant, en plus de porter l'information génétique (et l'on peut imaginer qu'une petite modification leur permettraient de catalyser la synthèse d'enzymes, mais là n'est pas le propos). Elles ne peuvent pas être sélectionnées par l'évolution naturelle ex nihilo, cependant, car elles passeraient plus de temps à catalyser la réplication de leurs concurrents que de leurs copies si elles étaient dans une "soupe" quelconque. Les copies (au moins deux) de ces catalyseurs doivent donc être liées à des séquences qui permettent la synthèse d'une membrane, par exemple une membrane lipidique : les seconds permettent l'isolation et la concentration des premiers. Les catalyseurs de la réplication sont alors suffisament proches pour agir mutuellement l'un sur l'autre, augmentant le nombre de copies, et, au passage, permettant la multiplication de la séquence synthétisant la membrane. La sélection naturelle n'a pas pu tarder à favoriser une combinaison explosive !
L'article de Nature répond ainsi en même temps à mes deux interrogations : les réplicateurs initiaux peuvent avoir des fonctions catalytiques via leur arrangement spatial, et la vie peut être datée du moment où un catalyseur de réplication et un catalyseur de membrane se sont retrouvés embarqués dans la même galère. La première symbiose de l'Histoire !
PS : j'ai actualisé, et réorganisé, ma liste de blogs. Des blogs scientifiques et de bande dessinée font leur entrée, ce qui n'est que justice, vu le temps que je passe à les lire !
PS2 : je ne savais pas quoi mettre comme image, alors j'ai pris comme un sale la première réponse de google pour la requète "symbiose vie". C'est une oeuvre de Josiane, à qui j'ai écris pour lui demander l'autorisation. J'espère que ca ne la dérangera pas, mais dans le cas contraire, profitez-en bien avant que je l'enlève !
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